Le "Faon aux oiseaux"


C’est un bâton propulseur orné du Magdalénien moyen découvert par Péquart.

 

Représentation d’un jeune animal (faon d’isard, bouquetin)
Le propulseur très richement décoré, véritable chef-d’œuvre de l’art mobilier paléolithique, témoigne d’une grande maitrise du travail du bois de renne.

 

Vignette Il s’agit d’un propulseur du type mâle (crochet) exceptionnellement complet (L : 32 cm) et qui était probablement fixé à un manche en bois grâce aux trois perforations situées à la base du fût. _ Cependant, même s’il permet de tirer avec efficacité des sagaies, il semble inutilisable en situation réelle de chasse à cause de la relative fragilité de sa forme. Peut-être était-il plutôt lié à une utilisation rituelle ?

 

Décor : : la partie distale porte une sculpture en ronde-bosse, assez aplatie ; une magnifique représentation animale, vu de profil et d’une très grande finesse : faon, isard ou bouquetin ?
Planté sur le fût, comme juché sur un appointements rocheux, l’animal retourne complètement la tête vers la droite et regarde vers son arrière-train, théâtre d’une évacuation peu banale : une masse cylindrique, appelée « boudin ».
Dessus, une annexe interprétée comme deux oiseaux se becquetant et c’est la queue de l’un d’eux qui sert de crochet au propulseur, l’autre tourne le dos au « boudin’.

 

Le poitrail de l’animal présente un début de perforation et les globes oculaires profondément creusés étaient probablement destinés à recevoir des incrustations (cabochons : ambre, lignite, argile, résine…).

 

On distingue également plusieurs incisions et traits gravés sur la tête, le cou et le corps de l’animal. Les deux faces principales du fût sont aussi gravées, d’une ligne discontinue en zigzag sur l’une et d’une ligne de chevrons emboîtés sur l’autre.

 

Interprétation du décor : il est couramment admis de le nommer « faon aux oiseaux », cette appellation ancienne provient d’une des premières interprétations.

 

- L’observation de plusieurs détails anatomiques permet de penser qu’il ne s’agit pas de la représentation d’un faon (terme employé pour les cervidés), mais plutôt d’un animal genre rupicana : isard (chamois des Pyrénées).

- L’identification de deux oiseaux a toujours été reprise sans souligner aucun détail anatomique concret permettant d’identifier cette espèce, juste un rapport de proportion avec l’isard et leur allure fusiforme.

L’art magdalénien est bien plus riche en signes qu’en animaux et il n’y a là certainement qu’un crochet agrémenté de stries qui existe d’ailleurs sur d’autres propulseurs.

- Le « boudin » est une masse oblongue et correspond plus à une poche placentaire expulsée lors d’une mise bas qu’aux fumées de ces animaux car elles sont constituées de toutes petites boulettes.
Autre point, l’attitude de l’animal (la tête tournée vers son arrière-train) correspond bien à une femelle regardant sa mise bas.

 

Ce propulseur fait parti d’un ensemble particulier, typiquement pyrénéen, dont le thème est commun : une mise bas représentée de façon stéréotypée, une certaine forme de produit culturel.


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