Né en 1975 à Bruxelles Galerie : Catherine Jozsa – Jozsa Gallery, Belgique Vit à Bruxelles
Venu du monde du spectacle, Thomas Israël aborde les arts plastiques par la voie du multimédia en interpellant le visiteur invité à participer si il souhaite vivre l’expérience artistique. Par le biais de dispositifs plus ou moins sophistiqués c’est l’image de soi que l’artiste interroge par des processus d’apparition et de disparition, de superposition, impliquant la notion de temporalité. On aura sans doute saisi qu’à travers ces mécanismes incluant l’image animée en temps réel ou décalé, c’est la destinée humaine qu’évoque l’artiste en des formes de vanités contemporaines. Auteurs également de vidéos projections, dont l’une a été récemment sélectionnée par le MoMA à New York, où elle a été présenté, Thomas Israël éprouve chez le spectateur des sensations contradictoires en passant d’une douceur de ton à une certaine violence dans les images, qu’il s’agisse du corps humain ou du regard. A suivre. (© Claude Laurent - “La Libre Belgique”- 11-04-07)
Méta-crâne, 2009 : sculpture interactive immersive de 3m de diamètre. C’est la reconstruction technique d’un processus symbolique que nous connaissons tous mais que nous refoulons souvent : la libre association. Il simule un schéma d’activité cérébral avec son pourcentage de données neuves, anciennes et archaïques et l’offre au spectateur dans un environnement immersif, à l’intérieur du crâne.
Objectif : transposer des processus de dévoilement de l’inconscient et de création de sens nouveau au sein d’un objet interactif.
Sablier, 2007 : d’une bulle de verre placé à hauteur du visage coule un filet de sable sur un écran placé au niveau du Ki. Sur cet écran une image du crâne du visiteur captée en direct, le sable lui procure un massage virtuel, le recouvre complètement, puis l’écran est déséquilibré par le poids de la matière et bascule pour laisser le sable se répandre au sol. L’expérience d’impermanence peut alors être vécue à nouveau. « Le Sablier » prend l’allure d’une sculpture-vidéo anthropomorphique pour évoquer l’expérience de la dissolution de l’Ego : le moi se vide sans cesse, et si l’image de soi le retient un instant, elle finit par lâcher prise sous le poids de l’accumulation, laissant sur le sol les traces de ce qui fut.
Peeping Tom, 2006 : installation vidéo interactive présentant un oeil géant, 3D, flottant dans un espace fantasmatique. L’oeil repère les visiteurs passant devant lui, les suit, interagit avec eux dès qu’ils s’approchent, les poursuit de ses assiduités. Peeping Tom pose la question du voyeurisme, institutionnel ou personnel. Il existe aussi une version plus érotique.
ELLEs, 2006 : avec cette installation vidéo, Thomas Israël plonge le visiteur au coeur même de son histoire personnelle. Il partage son intimité confidentiellement, dans un espace de méditation englobant.
Caresse-moi, 2006 : “ le visiteur entre dans un espace fantasmatique où le rêve qu’il visionne sera influencé par ses mouvements. En effet, chacun de ses gestes laisse des traces sur l’écran comme autant de caresses virtuelles sur le corps des acteurs.” T. I.
Horizon TröM, 2005 : projet dans lequel installations vidéo, vidéos interactives, installations sonores, danse, performances d’acteurs sont autant de portes d’entrée vers le rapport à nos morts.
Dans ses installations vidéo interactives, Thomas Israël place le visiteur au coeur de l’œuvre. “Je crée des objets à expérience, ou des espaces immersifs, de préférence interactifs, ainsi que des vidéos et des performances. Ce sont autant de tentatives pour me rapprocher du spectateur. J’aime à croire que l’âme est matière et que c’est à travers la matière que je risque de l’atteindre. Fantastiquement, j’aimerais toucher le spectateur par dessous la peau et qu’il en fasse pareil avec moi, à la découverte d’espaces interdits, importants et convoités. Alors j’associe des images, le plus librement et profondément possible et ensuite je crée des situations pour que ces images soient ressenties, le plus librement et profondément possible. Pour faire corps avec une oeuvre, comme avec un outil, il peut être intéressant d’interagir avec lui, c’est pourquoi je crée souvent des oeuvres interactives, dans ce même souci de réduire la distance entre l’individu et l’oeuvre. Je parle de la mort, du sexe, de la solitude, de l’impermanence, avec une perspective plus sensorielle que sociologique ou politique malgré ma formation en sociologie. Dans mes performances, j’utilise mon corps comme support d’images vidéo ou comme matériaux premier à un re-travail logiciel, mon corps comme révélateur de dimensions cachées. J’y cherche des images paradoxales, belles et répulsives à la foi, charmantes par leur esthétique, dérangeantes parce qu’elles remettent en question dans notre vision du sujet abordé. Parfois je crée des oeuvres qui m’échappent une fois exposées, qui se génèrent et n’existent que par l’action qu’ont sur elles les spectateurs. “ T. I