Christophe Berdaguer (né en 1968 – Vit et travaille à Marseille) et Marie Péjus (née en 1969 – Vite et travaille à Marseille) réalisent, depuis le milieu des années 90, une œuvre plastique fortement liée à l’architecture et centrée sur l’analyse de l’environnement, la production de projets d’habitat ou d’aménagement d’espaces.
Cette œuvre est fondée sur un point de jonction entre espace social et médical.
Leur travail traite des notions d’appropriation et de représentation du monde, dans lequel se mêlent l’architecture, la perception de l’espace – réel ou mental – et les troubles psychologiques qui s’y rapportent. _ Berdaguer & Péjus font appel à une méthode particulièrement ouverte, caractéristique de l’architecture : leur pratique est collective et fait parfois appel à d’autres spécialistes – des neurologues, des architectes, des sociologues – dans le but de réaliser des « projets ». Cette notion suppose que la forme donnée n’est qu’un résultat parmi de nombreux possibles – une étape donc – d’un processus, et en aucun cas l’esquisse de réalisations à venir.
Berdaguer & Péjus portent un intérêt à deux aspects particuliers de l’architecture : ils suivent cette veine de l’architecture prospective qui met en place un modèle sans référent, idéal et utopique, tout en portant une attention critique à son ambition démesurée, sa prétention à apporter une réponse globale et définitive à nos problèmes d’habitat, de réseau, etc.
« L’idée d’une architecture invisible, comme une seconde peau, active et réactive, nous importe beaucoup plus que la forme extérieure de l’enveloppe ; ce sont les fonctions et les liens (physiques, psychiques, psychologiques) que l’on peut avoir avec l’environnement architectural qui nous intéressent. L’utopie architecturale telle qu’on la conçoit à travers nos projets a une fonction cathartique au sens où elle exacerbe, amplifie et libère des « embryons » de réalité (hypothèses et données scientifiques, médicales, sociales…). À l’heure où l’humanité est en phase d’optimisation par modification de son code génétique et que notre psyché se matérialise sur des écrans (I.R.M. fonctionnel), bref que l’humanité n’est envisagée seulement que du point de vue des sciences exactes, il nous semble important de repenser notre biotope à travers cette dichotomie entre sciences exactes et sciences humaines afin de générer de nouveaux types de comportements ».