(Né à Bruxelles en 1959 – Vit et travaille à New York)
Connu pour sa hargne et son nihilisme néo-dadaïste, Olivier Blanckart a inauguré sa carrière artistique dans la peau d’un SDF, squattant les vernissages avec ses cartons et sa cabane en produits d’emballage.
C’est avec ces matériaux de récupération qu’il a forgé ses Quasi-objets, simulacres bricolés d’objets courants, fabriqués à temps perdu pour un quasi-usage. Peu à peu ces constructions sont devenues de véritables sculptures de carton et de scotch et des compositions complexes à plusieurs personnages.
Dans la série des Remix, la scène reconstitue en trois dimensions et à échelle réelle, une image emblématique de la culture populaire ou médiatique. Il en émerge une version grand-guignolesque du monde, représenté sous des traits volontairement vulgaires et clownesques. Ce parti-pris de la dérision et du dérisoire permet à l’artiste de s’attaquer à des sujets d’actualité, comme en témoigne Whore and the Beast (L’Effroi de saint Virillard), installation eschatologique présentée à la FIAC dans le cadre de sa nomination au prix Marcel-Duchamp, ou Algérie, femmes déviolées, série de femmes algériennes au visage découvert.
Dans ses sculptures, reconstituant les clichés les plus célèbres de l’histoire de la photographie, tels que celui présentant la mort du Che, les nus féminins de Newton ou encore la Dépression selon Walker Evans, l’approximation est de mise. Le modelé ne se veut pas fidèle mais suggestif, en témoigne la pauvreté du matériau qui ne permet de rendre qu’un volume grossier. Les quasi-objets relèvent de la même démarche métonymique, suggérant un objet par son approximative réplique. Mais cette transposition, loin de galvauder l’image ou l’objet de référence, restaure sa force initiale, en le soustrayant au flux médiatique pour lui conférer une singularité nouvelle.
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